Hachimiya: Festival international du film des Comores!
Festival international du film des Comores : Hachimiya Ahamada transforme sa passion en métier
Hachimiya Ahamada est née à Dunkerque, dans le nord de la France, le 6 aout 1976 de parents comoriens. Son père est natif de Wela ya Itsandra tandis que sa mère est née à Majunga dans l'île de Madagascar, de parents comoriens également. La passion du cinéma l'a attrapée dans son adolescence à Dunkerque où, avec un groupe d'amis, elle se rendait dans un studio vidéo pour des ateliers cinématographiques.
A cette époque, Hachimiya Ahamada commence à faire des portraits documentaires comme Le Fréquentage en 1995 et Koulicoucou en 1997 ou encore Destin Tracé en 2003. C'est à partir de là qu'elle décide de faire de sa passion, son métier. Elle s'y rend à Bruxelles, la capitale belge, et s'inscrit à l'Insas (Institut national supérieur des arts du spectacle) d'où elle est sortie réalisatrice en 2004.
Hachimiya Ahamada reconnait avoir une attirance certaine pour les thèmes de l'identité et la mémoire; un faible pour Pier Paolo Pasalini, un réalisateur italien qui lui inspira un court-métrage en 2008: la résidence Ylang Ylang, une fiction tournée aux Comores, pays qu'elle a foulé pour la première fois à l'âge de 21 ans, qui jusqu'à aujourd'hui reste son plus grand succès. Ce dernier, qui est sa première réalisation professionnelle, a été projeté dans beaucoup de festivals internationaux: le festival de Cannes, le festival international du film Black de Montréal et le Women's films festival in Chennai en Inde, entre autres.
Plusieurs prix sont venus couronnés son film comme le grand prix du court métrage du festival Quintessence de Ouidah, le prix du meilleur scenario du Festival francophone de Vaulx-en-Velin, en France, la mention spéciale du jury au Festival du cinéma d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine de Milan. En 2010, Hachimiya Ahamada sort "L'ivresse d'une oasis", un documentaire de quatre-vingt-huit minutes sur les maisons construites puis laissées vacantes par les "Je-viens".
Situation qu'elle juge paradoxale, reconnaissant tout de même que "ces maisons sont pour nous qui sommes nées en France, une sorte de point de repère entre les Comores et la France". C'est d'ailleurs ce documentaire qu'elle présente en ce moment au public comorien dans le Festival international du film des Comores (Ciff).
Quand on lui demande les principales difficultés du métier, elle répond avec un sourire moqueur: "Si on veut faire du cinéma, il faut comprendre que ce n'est pas facile pour des raisons financières surtout, d'ailleurs moi je ne vis pas de ce métier". "Les relations sont plus importantes que tout dans ce métier, et l'écriture ne vient pas toujours. La résidence Ylang Ylang m'a pris quatre ans pour l'écrire… il faut donc de la patience, beaucoup de patience", renchérit –t-elle. Sur le jeune cinéma comorien, elle pense que l'avenir est prometteur "si les moyens y sont mis".
Abdallah Mzembaba (Stagiaire)
Hachimiya Ahamada : De quoi rêvent nos Comores ?
la populations de OUELLAH ITSANDRA est fière de leur fille
Ivresse d'une Oasis, un film de Hachimiya Ahamada |
L'histoire des Comores c'est un bien grand mot ! En fait, plus humblement, ces trois films racontent la maison dans le pays natal : la demeure idéale qui met du temps à se construire ou à être finie. Nos parents pensaient d'abord 'maison d'installation', puis avec le temps c'est devenu 'maison de vacances' et le temps passant ça devient 'maison tombeau' car les descendants viennent moins et certains ne viennent pas du tout. Construire son logis c'est laisser sa trace dans le village natal dans lequel on a été longtemps absent. Comme une trilogie ces trois films m'ont permis d'explorer le destin de ces maisons inhabitées en attente de leurs propriétaires restés en France ou ailleurs. Feu leur rêve, mon film de fin d'étude, écrit d'une manière poétique raconte les Comores de manière imaginaire tout en restant à Dunkerque. La Résidence Ylang Ylang, mon premier court-métrage de fiction, est un conte qui relate les insulaires vivant dans des maisons en paille ou en tôle et qui ne profitent pas des maisons en dur des émigrés absents. L'Ivresse d'une Oasis clôt le chapitre de mon exploration du sujet de la maison et va plus loin en voyageant sur l'ensemble des 4 îles de l'archipel des Comores en quête de son identité comorienne.
Ivresse d'une Oasis, un film de Hachimiya Ahamada |
Depuis le dimanche 22 mai, les cinq localités - Ouellah, Dzahani II, Bahani, Sima et Sambakouni - de la zone Djoumoichongo dans la région d'Itsandra ont chacune son maire. La cérémonie commune d'investiture a eu lieu à Ouellah en présence du ministre de la Sécurité intérieure de l'île de Ngazidja, du préfet de Itsandra-Hamanvou et du Mufti de la République. Selon les organisateurs de la cérémonie, dans une période de six mois à un an, les cinq mairies seront appelées à se constituer en groupement communal avec un seul maire.
En effet M. Abdouroihamane Charif Hamadi dirige, pendant cette phase expérimentale, l'administration communale de Ouellah au moment où MM. Omar Mavouna, Mohamed Elhamid, Mbaé Salimina s'occupent respectivement des communes de Dzahani II, Sambakouni, Sima et M. Yahaya Ahamade devient le maire de Bahani.
Le notable Mohamed Ahamada Kararilwa a souligné que l'initiative de créer des communes dans la zone de Djoumoichongo dans l'Itsandra répond au souci de préserver les mœurs et coutumes de notre pays. Il a, au passage, dénoncé le mode vestimentaire des jeunes, la consommation de l'alcool et d'autres produits stupéfiants,…etc…. Selon lui, la responsabilité de cette situation est partagée entre les gouvernants et gouvernés de par l'inapplication des textes et le rejet des bannissements prononcés par les communautés en cas de forfait commis par un habitant. Et le notable Oumouri Mdjassiri de louer, à son tour, l'unité retrouvée dans la sous-région et qui permettra aux communautés de réguler ensemble le comportement et la circulation des personnes à l'intérieur de leurs communes respectives.
Au cours de cette phase pilote de gestion communale au niveau des cinq localités, et en attendant le regroupement souhaité, une plate-forme de onze articles sur l'organisation de la vie au sein des communes a été adoptée. Le document a été présenté par le jeune Ahmed Mzé. La soûlerie, l'adultère, le vol aussi bien à l'intérieur des localités que dans les champs, les brusques ruptures des mariages, les conflits intra et inter-villages, l'éducation ou les funérailles sont ainsi soumis à un règlement. Les animaux en divagation comme l'organisation de festivités, telles que les bals d'anniversaires et autres distractions occasionnant une promiscuité des hommes et des femmes, sont aussi prohibées.
Le Mufti de la République, fundi Toihir Said Maoulana, a précisé que ces mesures traduisent le sens primaire d'une commune dans notre pays en l'occurrence la codification de la vie et des comportements des individus.
Il est, cependant, conscient que l'étape d'imposition des citoyens par la commune sera difficile, étant donné que les Comoriens n'ont pas l'habitude de payer des impôts sur leurs propriétés. Il soutient que les mesures dissuasives basées sur la tradition sont acceptables au vu du droit et de la charia. Toutefois, il recommande une gestion transparente des communes pour l'intérêt de tous.
Pour éviter un dysfonctionnement des administrations décentralisées, le ministre de la Sécurité intérieure de Ngazidja a recommandé le strict respect des textes relatifs à la création des communes, récemment adoptés par l'Assemblée de l'île. Mohamed Chafiou Ahmada a également souligné que l'effort communal a toujours existé chez les Comoriens, mais qu'il a fallu le formaliser par des textes et la mobilisation de tous, à tous les niveaux de l'Etat, pour la réussite des mesures adoptées par les communautés. Il a demandé aux communes de s'occuper des jeunes qui ne font que passer, à longueur des journées, leur temps sous les arbres.
Le dernier orateur, le notable Toiha Hadji, a souligné, dans son mot de remerciement, que le fait de se retrouver à Ouellah (Itsandra) pour de telles circonstances consolide la réconciliation des villageois de la localité après les événements tragiques vécus par les habitants, il y a quelques années.
LES AS DE LA CHANSON COMORIENNE
Pour finir en beauté l'année 2008
L.A.S - Les Ames Solidaire de Ouellah Itsandra en France